Beyond good and evil
Un sujet délicat qu’on traite dans un flou artistique complet mérite peut –être qu’on s’y attarde. Car pendant le temps de la réflexion sur le bien et le mal, des décisions sont prises. En bref, on ne me semble pas assez avancé aujourd’hui sur la question de la pédophilie pour appliquer une mesure telle que la castration chimique, sur laquelle l’éthique et la déontologie se cassent les dents.
On peut d’abord se demander d’où naît l’urgence d’avoir
recours à une pratique aussi controversée. On est plus pédophile
qu’avant ?
Au-delà de la castration je m’inquiète de la vindicte
populaire et du contexte dans lequel on va légiférer. Pour ma part, je trouve assez
rares les déclarations de professionnels, psychiatres, etc. En revanche pour M.Tartempion superstar du 20h
"il faut bien faire quelque chose", mais M.Tartempion sait-il seulement définir
la pédophilie ? Et dans ce cas, que
penser du pédophile abstinent ? Puisque qu’on craint tellement la
récidive, la logique voudrait qu’on craignent autant le passage à l’acte….
Monsieur Tartempion devrait d’ores et déjà foutre Alice au pays des merveilles
à la poubelle, et en crachant dessus en plus.
Si la castration est apparemment déjà utilisée dans les pays du nord de l’Europe, j’ai cru comprendre que l’INSERM avait mis en place un programme de recherche sur la castration chimique de délinquants sexuels volontaires…
Alors je m’interroge. Puisqu’on les soigne, c’est qu’on
admet qu’ils sont soignables. De plus un soin chimique implique que l’on
considère la pédophilie comme un problème hormonal avant d’être un trouble
psychologique. On peut donc légitimement se demander si traiter chimiquement ces
« malades » (comme l’a dit si élégamment le chef de l’état qui
« n’a pas peur des mots » mais qui devrait feuilleter le petit robert
à ses heures perdues) est véritablement l’ultime recours. Devant la
précipitation je me dis que la castration reste la solution de la facilité et
du moindre coût pour répondre à une pression populaire.
En gros : quelle blague. La notion de pulsion et de
volontariat me laisse assez dubitative.
Mais pour tous ceux qui
aiment bien tout ce qui est fermé et étiqueté, N.S propose la création à Lyon d'un centre
hospitalier… fermé. Pourront en sortir, les
« patients-prisonniers » (?) qui accepteront le traitement et le
port d’un bracelet électronique. Le cumul des peines appliquées est-il fonction
de la colère de l’opinion publique ?